Le Nandina domestica, un arbuste aux allures de bambou

Taxer le Nandina domestica d'imposteur serait peut-être exagéré. Pour autant, on pourrait l'accuser d'user à mauvais escient de l'appellation de « bambou sacré » alors qu'il n'a du bambou que les feuilles !

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Taxer le Nandina domestica d'imposteur serait peut-être exagéré. Pour autant, on pourrait l'accuser d'user à mauvais escient de l'appellation de « bambou sacré » alors qu'il n'a du bambou que les feuilles !

En effet, ce petit arbuste au feuillage persistant de la famille des Berbéridacées (au même titre que le Mahonia, le Berberis vulgaris ou les Epimedium) offre un feuillage étroit et long qui évoque celui des Fargesia, Phyllostachys et autres bambous. Là s'arrête la comparaison puisque le Nandina et le bambou diffèrent par leur couleur, leur floraison et leur fructification.

Un arbuste au feuillage coloré

Sans conteste, on choisit souvent de planter un Nandina domestica pour la beauté de son feuillage, particulièrement décoratif et évolutif au fil des saisons. En effet, ses petites feuilles de bambou, plutôt ovales, mais étroites, aux folioles irrégulières, affichent une couleur rouge, orangée ou pourpre au printemps avant de devenir vert en été. En automne, il retrouve son feuillage de jeunesse qu'il garde pendant l'hiver.

C'est dans cette évolution des couleurs que le Nandina domestica se démarque, car rares sont les arbustes au feuillage persistant à changer de couleur en automne. Les feuilles du bambou sacré ne tombent pas et l'habillent tout l'hiver.

À l'image de celui du bambou, le feuillage du Nandina affiche une légèreté gracieuse. Cet arbuste présente une silhouette ronde et compacte et un port touffu, érigé. Ses nombreuses tiges minces et graciles, qui portent les feuilles, lui donnent une allure très ramifiée.

Une seule espèce de Nandina mais des cultivars nombreux

Le bambou sacré ne compte qu'une seule espèce, le Nandina domestica, à partir duquel une soixantaine de cultivars ont été créés, essentiellement au Japon.

    On pourra retrouver certains de ces cultivars dans notre jardinerie :
  • La Nandina domestica ‘Gulf Stream’ est remarquable par ses jeunes pousses rose bronze, qui virent au vert foncé en été, avant de se teinter de rouge orangé en hiver
  • Le Nandina domestica ‘Obsessed Seika’ : de rouge au printemps, son feuillage devient vert en été avant de virer de nouveau au rouge orangé dès que l'automne est là
  • Le Nandina domestica ‘Twilight’ offre de jeunes pousses roses au printemps, qui se parent de vert clair, panaché de blanc crème, en été, devenant plus intense en hiver
  • Le Nandina domestica ‘Sienna Sunrise’ se démarque par ses jeunes feuilles rouge écarlate qui deviennent vert chartreuse à la belle saison, avant de se teinter de rouge pourpre à l'automne
  • Le Nandina domestica ‘Fire Power’ porte bien son nom avec ses jeunes pousses rouge cuivré, qui deviennent vert bleuté en été, puis pourpres en hiver.

Une floraison et une fructification tout aussi intéressantes

Le feuillage estival du Nandina, coloré de différentes nuances de vert, sert d'écrin à une floraison en longues panicules. De juillet à septembre, de gros bouquets lâches de petites fleurs blanc crème s'épanouissent au milieu des feuilles. Délicates, ces fleurs peuvent s'avérer d'une grande discrétion. En revanche, la fructification en baies rouges est plus prégnante. En effet, ces baies persistent longtemps pendant l'hiver, faisant le régal des oiseaux. Lorsque les jeunes pousses émergent, elles sont encore présentes et leur rouge s'accorde bien avec celui des nouvelles feuilles.

À noter que les nouveaux cultivars de Nandina domestica sont hermaphrodites. Ils produisent donc des baies même s'ils sont plantés seuls. Mais plusieurs pieds favorisent la fructification en baies et colorent le jardin.

Où et quand planter le nandina domestica ?

Très simple à cultiver, le Nandina domestica a sa place dans tous les jardins. Rustique jusqu'à – 15 °C, il a une préférence pour les régions aux hivers doux et aux étés pas trop chauds. Autant dire que le sud de la France et les régions aux hivers rudes ne lui conviennent pas vraiment. Mais il peut se plaire partout ailleurs, pourvu qu'il soit abrité des vents froids et vifs. Sinon une culture en pot est possible.

Choisissez-lui un emplacement ensoleillé, non brûlant ou légèrement ombragé. L'ombre complète ne lui réussit guère, son feuillage en pâtirait et en pâlirait.
Une simple terre de jardin lui suffit, même pauvre ou légèrement calcaire, pourvu qu'elle soit bien drainée. En revanche, il n'est pas opposé à un sol riche, frais et acide.
La plantation peut se faire au printemps ou à l'automne.

Un arbuste polyvalent de haie ou de massif

Suivant les cultivars, les dimensions du Nandina domestica varient, mais il dépasse rarement 2 m de hauteur. ‘Gulf Steam‘, ‘Obsessed Seika’ mesurent 80 à 100 cm en tous sens, ‘Twilight‘ 1 m à 1,20 m de hauteur pour 50 cm de largeur. Quant à ‘Sienna Sunrise’, il est plus large que haut avec une envergure de 1,20 m et une hauteur de 80 à 90 cm. À vous d'adapter votre sélection à l'usage que vous voulez en faire.

En effet, le bambou sacré s'adapte à de nombreuses situations, d'autant qu'il est résistant à la pollution et aux embruns. Il pourra s'intégrer à une haie basse tout en mouvements, ou dans un massif où son feuillage flamboyant fera merveille.

Dans une haie libre et fleurie, associez-le à un Buddleia, un Deutzia, une spirée, un oranger du Mexique ou encore des cornouillers aux écorces colorées. Mais ses baies autorisent aussi à la planter dans une haie avec des cotonéasters, des berbéris ou des callicarpas.

Dans un massif, le bambou sacré se plaît en compagnie de pivoines, de croscomias, d'hémérocalles, de rudbéckias ou encore de dahlias. Les graminées gagneront aussi en prestance en sa présence.

Ou dans un jardin japonais en compagnie de bambou, de fougères et ophiopogon nigrescens ou minor.

Comment entretenir le bambou sacré ?

    Le bambou sacré est un arbuste facile à vivre qui ne demande que peu de soins.
  • Il faudra seulement l'arroser les deux premières années de plantation, et lors des étés chauds.
  • Un bon paillis sera étalé au pied pour le protéger du froid en hiver.
  • La taille est facultative mais peut permettre de supprimer les tiges abîmées ou mortes. De même, elle permet de conserver son port compact. Cette taille intervient en mars avril.