Le Physocarpus ou physocarpe à feuilles d'obier, un arbuste lumineux
Surnommé « bois aux sept écorces », le Physocarpus est un arbuste qui paraît bien simple au premier abord. Mais détrompez-vous, cet arbuste de la famille des Rosacées, originaire d'Amérique du Nord et riche d'une dizaine d'espèces, est doté de multiples atouts qui lui permettent d'entrer dans tous les jardins.
Cousin de l'aubépine et de la spirée (dont il est très proche), le physocarpe à feuilles d'obier est avant tout remarquable par son feuillage trilobé qui propose une palette colorée très vaste, mais aussi par son écorce ou sa floraison, relativement longue, blanche ou rosée, très nectarifère. Faisons donc connaissance avec cet arbuste facile à vivre, très rustique, idéal en haies moyennes ou massifs.
Le physocarpe, un arbuste au feuillage diversement coloré
Le Physocarpus est un arbuste, haut de 1 à 3 mètres, qui possède un feuillage caduc. Ses grandes feuilles, alternes et pétiolées, sont trilobées et serratifoliées. Deux termes un brin barbares pour les non-initiés au langage botanique qui signifient que les feuilles en feuilles de scie des Physocarpus comptent trois lobes. Elles sont en outre dotées de nervures très marquées qui font tout leur charme.
Un charme qui réside surtout dans la couleur du feuillage. Non seulement les différentes variétés proposent des multiples couleurs, du jaune très lumineux au rouge pourpre, du vert citron au presque noir. Mais, en plus, ce feuillage évolue au fil des saisons, avant de tomber en hiver. Ainsi, en variant les variétés, il est facile de composer un tableau végétal décliné en une multitude de teintes :
- Physocarpus ‘Dart's gold’ a un feuillage jaune d'or au printemps, qui devient jaune citron en été, avant de virer au jaune cuivré en automne
- Physocarpus ‘Amber Jubilee’ propose des feuilles jaune orange presque bronze au printemps, qui se parent de jaune et de vert plus tard, avant de se teinter de rouge pourpre en automne
- Physocarpus ‘Rubella’ offre un feuillage remarquable pourpre à revers rouge rubis
- Physocarpus ‘All Black’ porte bien son nom avec ses feuilles rouges au printemps qui virent au pourpre presque noir en été, avant de se teinter de rouge orangé en automne
- Physocarpus ‘Diable d'or’ offre un feuillage bronze cuivré devenant pourpre en été
- Physocarpus ‘Tiny Wine‘ et ‘Tiny Wine Gold’ proposent respectivement des feuillages pourpre et jaune doré. Ce sont des variétés plus basses et plus compactes que les précédentes
- Physocarpus ‘Little Angel’ offre un feuillage orangé au débourrement, puis pourpre en été, avant de devenir rouge orangé en automne.
Un arbuste décoratif en toute saison
Si la couleur du feuillage est l'un des atouts charme du Physocarpus, il n'en demeure pas moins que cet arbuste caduc recèle de nombreux autres avantages qui font tout son attrait au fil des saisons.
Entre mai et juillet, des corymbes bien ronds, blancs ou parfois nuancés de rose, offrent un splendide contraste avec le feuillage lumineux. Composées d'un calice en forme de clochette, d'une corolle épanouie et de très nombreuses étamines à anthères orange très éclatantes, ces fleurs présentent un certain esthétisme. Très nectarifères, elles attirent en outre des nuées d'insectes butineurs et pollinisateurs.
Cette floraison blanche ou rosée est suivie d'une fructification en petits bouquets de follicules rouge vif qui éclatent sous les doigts pour libérer des graines jaunes. Des graines qui feront le bonheur des oiseaux.
Enfin, le dernier atout du physocarpe réside simplement dans son écorce. Elle s'exfolie, un peu à la façon de l'eucalyptus, en différentes couches épaisses qui passent du beige à l'ocre.
Où et quand le planter ?
Rustique jusqu'à – 30 °C, le physocarpe à feuilles d'obier peut se planter partout en France. Il aura juste besoin d'un sol frais et humifère, plutôt profond et riche, mais surtout bien drainé. Il a une préférence pour les sols neutres à acides, mais peut aussi s'adapter à des sols plus lourds ou plus calcaires.
Le physocarpe se montre aussi complaisant en matière d'emplacement. Mi-ombre ou plein soleil, peu lui importe, sachant tout de même que son feuillage coloré craint les situations trop chaudes et trop ensoleillées. Dans les régions les plus sud, il est donc préférable de le planter à mi-ombre.
Installez aussi à l'abri des vents desséchants qu'il redoute.
Quant à la plantation, elle se fait de novembre à mars pour lui laisser toutes les chances de bien s'implanter avant les fortes chaleurs.
Le physocarpe peut aussi se cultiver en bac dans un substrat composé de terre de jardin, de terreau et de sable. Sans oublier la couche de drainage au pot du pot !
L'entretien du Physocarpus
- Un bon paillage permettra de garder le sol frais
- Des arrosages abondants doivent être faits en été, surtout en période caniculaire
- Doté d'un port buissonnant assez dense et de nombreux drageons, le physocarpe peut être taillé après la floraison. Mais vous vous priverez de la fructification.
- Le Physocarpus est un arbuste bien peu exigeant en termes d'entretien :
Comment associer le physocarpe ?
Avec son indéniable allure champêtre, sa hauteur limitée et son feuillage évolutif au fil des saisons, le Physocarpus a toute sa place en haie libre, en compagnie de spirées, d'aubépines et de viornes, d'Euonymus, de sureau noir (Sambucus nigra) et d'amélanchier.
En massif, le Physocarpus fera aussi son petit effet, surtout si vous jouez sur les différentes tonalités de feuillage, associés à des arbustes intéressants pour leur feuillage, leur écorce ou leur floraison. Vous pouvez ainsi marier le Physocarpus avec un Cornus, un Cotinus, un Weigelia, un Berbéris...