Le seringat, la pureté et le parfum d'une floraison printanière
Jadis, chaque jardin avait son seringat qui distillait, au printemps, son délicat parfum de fleur d'oranger. Empreint de ce charme d'antan si réconfortant, le seringat mérite encore une large place dans nos jardins, en fond de massifs, en haie, en isolé...
Par ses senteurs délicates bien sûr, mais aussi par sa floraison d'un blanc pur et son adaptabilité à toutes les conditions culturales. Le seringat est en effet un arbuste guère exigeant quant à l'exposition ou au sol. Très rustique, il bénéficie en outre d'une croissance rapide qui lui fait atteindre l'âge adulte en 4 ou 5 ans.
Le seringat, un arbuste à l'extraordinaire floraison parfumée
Qu'on l'appelle seringat ou jasmin des poètes, le Philadelphus fait partie de ces arbustes à floraison printanière qui ont bercé notre enfance par les senteurs délicates qu'il distille. Et il mérite largement une place de choix dans nos jardins plus modernes tant il recèle de qualité. D'autant que les variétés anciennes se sont enrichies de quelques cultivars tout aussi qualitatifs.
Ce que l'on retient du seringat, arbuste de la famille des Hydrangéacées, donc cousin des hortensias, c'est avant tout sa floraison d'un blanc immaculé et virginal à crème. En mai-juin, parfois jusqu'en juillet suivant les variétés, le seringat se couvre littéralement de petites corolles d'une grande délicatesse, simples, semi-doubles ou doubles, au parfum plus ou moins intense. La floraison généreuse s'étale sur environ 3 semaines, et même plus pour certains hybrides.
Cette floraison abondante rappelle celle des Deutzias, le parfum en plus. Car là est l'un des principaux attraits du seringat : il distille une senteur entre la fleur d'oranger, le jasmin et le néroli, enivrante ou plus douce. Pour sublimer les belles soirées de printemps.
De multiples variétés autour du blanc
- Certes, le seringat fleurit en blanc, mais quelques nuances font toute la différence :
- Philadelphus coronarius, c'est la variété type, le fameux seringat des jardins, qui est certainement le plus parfumé de tous.
- Philadelphus Lemoinei (Seringat de Lemoine) : c'est le premier des hybrides qui porte le nom de son obtenteur. Il est également très parfumé
- Philadelphus ‘Snowflake’ : ses fleurs très doubles, délicatement ébouriffées, distillent un plus léger parfum
- Philadelphus ‘Manteau d'Hermine’ : ses petites fleurs blanc crème doubles sont très parfumées
- Philadelphus ‘Belle Étoile’ offre des fleurs crème avec un cœur pourpre
- Philadelphus ‘Little White Love’ produit de grosses fleurs blanches doubles de mai à juillet.
Le seringat, un arbuste vigoureux et robuste
Le seringat forme un arbuste au feuillage caduc qui peut atteindre, en moyenne, de 1 à 3 mètres suivant les variétés, pour environ 1,50 à 2 m d'envergure. Il bénéficie d'un port buissonnant, étalé et arrondi, quelque peu lâche en vieillissant. Certaines variétés comme ‘Manteau d'Hermine’ affiche une élégance rare avec ses rameaux qui retombent en cascade.
Les feuilles sont simples, effilées, parfois dentées, en général de couleur verte, plus ou moins foncée. Phildelphus ‘Starbright’ se distingue avec ses jeunes pousses bronze pourpré, une couleur que l'on retrouve sur les pétioles, à la base du calice.
Au printemps, le feuillage disparaît totalement sous la nuée de fleurs blanches. Le seringat bénéficie d'une croissance rapide (environ 30 à 40 cm par an pour les plus hautes variétés) qui lui permet d'atteindre sa maturité à 4 ou 5 ans. Arrivé à l'âge de 10 ans, sa silhouette change et devient plus dégingandée, mais il n'en garde pas moins son charme.
Un arbuste très facile à vivre
Le seringat recèle toutes les qualités pour plaire à tous les jardiniers, y compris les moins expérimentés. C'est même un arbuste à vous faire aimer le jardinage tant il est facile à cultiver.
Où et quand planter le seringat ?
De par sa rusticité jusqu'à – 15 à – 20 °C, le seringat se plante dans toutes les régions de France, des plus chaudes aux plus montagneuses. Il se montre aussi très résistant à la sécheresse. Il est tolérant à tous les types de sol, même les plus pauvres ou les plus calcaires. L'essentiel étant que le sol soit bien drainé, car il pourrait craindre les terres gorgées d'eau en hiver.
Un sol fertile sera le gage d'une plus belle et plus abondante floraison, mais, même en terre ingrate, il fleurit.
Quant à l'exposition, elle sera de préférence mi-ombragée, surtout dans les régions les plus chaudes où le soleil est trop brûlant. Ainsi, le seringat affectionne particulièrement la mi-ombre légère procurée par d'autres arbustes.
La plantation interviendra d'octobre à février, mais si vous plantez en automne, il aura le temps de s'installer avant la chaleur estivale. Les variétés naines de seringat s'adaptent facilement à une plantation en pot, dans un substrat composé à parts égales de terre de jardin et de terreau.
Un entretien réduit et une résistance aux maladies
- L'autre attrait du seringat réside dans sa facilité d'entretien :
- Un arrosage toutes les deux semaines les deux premières années de plantation
- Une petite taille en juillet août pour simplement éliminer le bois mort et lui donner une jolie forme arrondie (la première taille n'interviendra que 3 ans après la plantation)
- Un paillage pour garder le sol frais
Il n'est sensible à aucune maladie. Seuls les pucerons noirs peuvent lui trouver un attrait, à traiter au savon noir.
Le seringat, un arbuste polyvalent facile à associer
Totalement cosmopolite, le seringat se plaît en fond de massifs, en haie, planté en isolé ou en groupes de 3 pieds. Il est forcément un incontournable des jardins blancs, avec le Deutzia, l'Exochorda et l'Oranger du Mexique (Choisya), aux pieds desquels seront plantés des vivaces comme les ancolies, et des bulbes comme les jacinthes ou des tulipes blanches.
Le seringat se plaît en compagnie de rosiers anciens, de géraniums vivaces, ou encore de toute une panoplie d'arbustes comme le Weigelia, le Buddleia, l'Abelia, l'Eleagnus, le Cornouiller...