L'aubriète, la vivace tapissante, reine des rocailles

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Comment concevoir une rocaille fleurie sans aubriète ? Cette vivace alpine, membre de la famille des Brassicacées, est en effet une incontournable des rocailles, talus ou murets où elle s'étale, parfaitement à son aise, pour former de véritables tapis de fleurs. Des tapis qui se colorent au printemps des nuances de violet, de bleu, de rose et de blanc, voire de rouge violine, et qui font littéralement disparaître les petites feuilles persistantes sous leur masse. Très facile à vivre, l'aubriète a une préférence pour les climats tempérés où elle bénéficiera d'une belle croissance. Elle ne nécessite surtout pratiquement aucun entretien. À planter d'urgence si vous avez une rocaille d'autant que les hybrides permettent de créer des tableaux végétaux du plus bel effet.

L'aubriète, l'incontournable des rocailles et murets

Elle retombe en cascade, recouvrant le moindre talus ou rocaille, d'un tapis de fleurs coloré, part à la conquête d'un muret, s'immisçant entre les pierres sans aucune difficulté. Elle peut aussi fleurir un dallage, border une allée ou remplir une jardinière ou un pot, installé sur une terrasse ou un balcon.

Cette plante, c'est l'aubriète (Aubrieta), une vivace couvre-sol, originaire d'Asie Mineure où elle pousse naturellement dans les éboulis, sous un climat tempéré. Considérée comme une vivace alpine, l'aubriète ne compte qu'une douzaine d'espèces, parmi lesquelles Aubrieta deltoidea qui a donné naissance à de nombreux hybrides aux floraisons colorées.
Car là est le principal atout de cette vivace : la floraison. Elle est tellement abondante et foisonnante qu'elle en cache le feuillage.

De mars-avril à juin, la floraison prend possession des rocailles et l'aubriète déroule son tapis de fleurs. De petites fleurs à quatre pétales, formant une croix par leur disposition. Les aubriètes arborent les plus beaux violets, tirant sur la mauve ou le pourpre (Aubriète ‘Burgundy’), les plus beaux bleus, à l'image de ‘Cascade Blue’ ou les blancs les plus purs. Certaines peuvent même se parer de rouge violine comme ‘Cascade Red’ qui devient pourpre avant de faner.

L'aubriète, une vigoureuse tapissante

Si la floraison de l'aubriète est généreuse, son feuillage l'est tout autant. Ses feuilles, semi-persistantes à persistantes suivant le climat, souvent pubescentes, forment des coussins qui restent décoratifs en hiver. En effet, les petites feuilles pointues arborent des couleurs différentes suivant les variétés, du vert moyen ou vert bleuté, jusqu'au vert gris, parfois marginé de blanc.

Très feuillus, ces coussins adoptent un port compact et buissonnant. Dotée de rhizomes et de rameaux rampants, l'aubriète s'étale d'environ 50 à 60 cm de large, sans jamais dépasser 10 à 15 cm de hauteur. Cette vivace tapissante est de croissance rapide mais ne dépasse guère 3 à 4 ans de durée de vie. C'est pourquoi la division de touffe est indispensable pour assurer sa survie.

Une vivace rustique de plein soleil

Peu exigeant quant au sol, l'aubriète n'a besoin que d'une terre légère, perméable et qui reste fraîche, surtout en été. Elle a une préférence affichée pour les sols sableux ou pierreux, et calcaires. En revanche les sols trop humides et lourds ne lui plaisent absolument pas. C'est pourquoi, il est recommandé, en hiver, d'ajouter un peu de sable autour du collet pour lui éviter le pourrissement. Il est également préférable de la planter en haut d'une butte, d'un talus ou d'une rocaille afin que le sol soit bien drainé.

En matière d'exposition, l'aubriète aime le plein soleil. Rustique jusqu'à – 15 à – 20 °C, elle peut se planter sur tout le territoire. Elle se montre également tolérante à la chaleur, si le sol reste frais.

Un entretien réduit pour des nuées de fleurs

Peu exigeante, l'aubriète aura tout de même besoin de quelques arrosages au printemps et en été si la sécheresse s'invite au jardin. Un feuillage jaunissant est un signe de manque d'eau. En paillant, vous vous économisez quelques arrosages. Ensuite, après une année de culture, elle se débrouille seule.

Un apport de compost au printemps et d'un peu de terreau en été permet à la plante de retrouver une belle vigueur.
Après floraison, en juin, un rabattage de la touffe au ras du sol permet de conserver un coussin dense et une floraison attractive.

L'aubriète, une vivace de bonne compagnie

Indispensable dans les rocailles, talus et murets, de même que dans les allées fleuries ou les massifs bas, l'aubriète se plante par touches colorées. On peut en associer différentes variétés pour créer des tapis très florifères teintés de tâches violettes, bleues et roses.

Toujours dans les mêmes configurations, on pourra facilement associer l'aubriète avec les Arabis aux délicates fleurs blanches, les géraniums vivaces, les Dianthus, les campanules des murailles et l'Erigéron. Les alysses forment aussi un beau duo avec les aubriètes. Bien évidemment, elle pourra aussi être accompagnée de sedums et de joubarbes, ou de graminées comme les Stipas.

Comme elle fleurit au printemps, l'aubriète peut s'épanouir en compagnie de bulbes printaniers comme les muscaris, les narcisses, les alliums ou les tulipes. Les iris germanica pourront aussi profiter de leur floraison. N'hésitez d'ailleurs pas à marier l'aubriète ‘Cascade blue’ aux narcisses jaunes et aux crocus violets. On peut aussi la faire pousser au pied de rosiers ou d'arbustes à la floraison printanière comme les Spirées.